La journée doctorale SACRe organisée à l’École Normale Supérieure (ENS) le 14 juin se présente comme un événement académique majeur, réunissant des doctorants, des chercheurs et des professionnels du secteur académique. La rencontre se déroulera dans la salle Théodule Ribot, située au 29 rue d’Ulm, un lieu emblématique de l’excellence académique française. Cette journée vise à offrir une plateforme où les doctorants peuvent présenter leurs travaux de recherche, échanger des idées et bénéficier de retours constructifs de la part de leurs pairs et des académiciens expérimentés.

Le public cible de cette journée doctorale est principalement constitué de doctorants inscrits dans le programme SACRe, mais aussi de chercheurs, d’enseignants et de professionnels intéressés par les évolutions et les innovations dans les domaines de la recherche artistique et scientifique. Les participants auront l’occasion de s’immerger dans un environnement intellectuellement stimulant et de nouer des relations professionnelles précieuses, contribuant ainsi à l’enrichissement de leurs parcours académiques et professionnels.

Ces journées doctorales revêtent une importance particulière dans le cadre de la préparation des Journées SACRe d’Avignon 2024. Elles permettent non seulement de mettre en lumière les avancées récentes dans les divers projets de recherche, mais aussi de créer une synergie entre les différents acteurs du programme SACRe. En favorisant des échanges interdisciplinaires et en soutenant le développement des compétences de communication des doctorants, ces événements contribuent significativement à l’essor de la recherche et de la formation doctorale en France.

 

10h00 : Présentation

La journée débute officiellement à 10h00 avec une présentation d’ouverture, marquant le coup d’envoi des activités prévues. Cette introduction est essentielle pour orienter les participants, leur fournir un aperçu détaillé du programme de la Journée doctorale SACRe à l’ENS, et les préparer aux diverses sessions à venir. Les organisateurs présenteront les principaux intervenants, tous experts dans leurs domaines respectifs, qui apporteront des perspectives précieuses tout au long de la journée.

Le programme de la journée a été soigneusement élaboré pour couvrir un éventail de sujets pertinents et contemporains, assurant une expérience enrichissante pour tous les participants. De la présentation des recherches en cours aux ateliers interactifs, chaque segment est conçu pour encourager l’échange de connaissances et la collaboration entre les doctorants, les chercheurs et les professionnels présents.

Les attentes pour cette journée sont élevées, avec des objectifs clairs visant à favoriser la réflexion critique, l’innovation et le réseautage. Les participants sont encouragés à s’engager activement, à poser des questions et à partager leurs propres expériences et perspectives. Cette journée n’est pas seulement une opportunité d’apprentissage mais aussi une plateforme pour renforcer la communauté académique et professionnelle autour des arts, de la culture et de la recherche (SACRe).

En résumé, cette présentation matinale fixe le ton pour une journée dynamique et interactive, où chaque session est une opportunité d’approfondir ses connaissances et de contribuer activement aux discussions. Les participants quittent cette session d’ouverture avec une compréhension claire des objectifs de la journée et un enthousiasme renouvelé pour les activités à venir.

La présentation de Richard Dumy, intervenant du Conservatoire national supérieur d’art dramatique (CNSAD), a porté sur le thème captivant de « (Dé)jouer le genre : la pratique de l’acteurice comme mode de connaissance féministe ». Cette intervention a examiné comment la performance théâtrale peut devenir un outil puissant pour comprendre et déconstruire les notions de genre, en mettant particulièrement l’accent sur les approches féministes.

Richard Dumy a commencé par contextualiser l’importance de la performance dans la réflexion sur le genre. En tant qu’art vivant, le théâtre offre une plateforme unique pour questionner et redéfinir les rôles de genre. Dumy a souligné que les acteurices, par leur capacité à incarner divers personnages, peuvent expérimenter et révéler les constructions sociales liées au genre. Cette pratique permet non seulement une exploration personnelle des identités de genre, mais également une prise de conscience collective parmi le public.

Ensuite, Dumy a exploré la notion de « jouer le genre » comme une méthode d’enquête féministe. En utilisant des exemples concrets de pièces de théâtre et de performances, il a montré comment la subversion des stéréotypes de genre sur scène peut remettre en question les normes établies. Les acteurices, en jouant des rôles non conventionnels ou en inversant les rôles traditionnels, peuvent ainsi mettre en lumière les attentes et les limitations imposées par la société. Cette démarche se révèle être un moyen efficace de promouvoir une réflexion critique sur les inégalités de genre.

Pour conclure, Richard Dumy a insisté sur l’importance de continuer à utiliser le théâtre comme un espace de contestation et de transformation sociale. La pratique de l’acteurice, selon lui, doit être reconnue non seulement comme un acte artistique, mais aussi comme une forme de connaissance féministe. En (dé)jouant le genre, les performances théâtrales peuvent contribuer à une meilleure compréhension des dynamiques de pouvoir et à la création de nouvelles possibilités d’identité et d’expression.

11h15 : Intervention d’Ugo Simon (La Fémis) – Faire un film avec une histoire criminelle contemporaine

Lors de son intervention, Ugo Simon, représentant de La Fémis, a exposé les diverses facettes de la création de films basés sur des histoires criminelles contemporaines. Simon a d’abord souligné l’importance cruciale de la phase de recherche. Cette étape initiale requiert une immersion profonde dans les événements réels, impliquant souvent des entretiens avec des témoins, des victimes, voire des criminels eux-mêmes. Le but est de récolter des détails authentiques qui permettront de donner vie à une histoire précise et captivante.

Ensuite, Simon a partagé les défis inhérents à la transformation de ces événements réels en récits cinématographiques. L’un des principaux obstacles est de trouver l’équilibre entre le respect des faits et la nécessité de les adapter pour le grand écran. Cela implique parfois de prendre des libertés artistiques pour renforcer la dramaturgie ou développer les personnages de manière plus approfondie. Simon a insisté sur l’importance d’une telle approche pour garantir que le film reste à la fois engageant et respectueux des réalités qu’il représente.

Les méthodes employées par Simon pour surmonter ces défis incluent une collaboration étroite avec des experts en criminologie, des psychologues et des consultants juridiques. Ces collaborations permettent de vérifier l’exactitude des représentations tout en offrant des perspectives supplémentaires pour enrichir le récit. De plus, Simon a mis en avant l’utilisation de techniques de narration spécifiques, comme le flashback et le point de vue multiple, pour ajouter de la profondeur et de la complexité à l’histoire.

 

12h15-13h30 : Pause déjeuner

La pause déjeuner, prévue de 12h15 à 13h30, constitue un moment essentiel de la Journée doctorale SACRe à l’ENS. Elle offre non seulement une opportunité de se restaurer, mais aussi un cadre propice aux échanges informels entre les participants. Ces interactions sont cruciales pour renforcer les liens entre les doctorants, les chercheurs et les intervenants, favorisant ainsi un environnement collaboratif et stimulant.

Les options de restauration à proximité de l’ENS sont variées, répondant à tous les goûts et régimes alimentaires. À quelques minutes à pied, les participants peuvent trouver plusieurs cafés et restaurants proposant des menus diversifiés, allant de la cuisine traditionnelle française aux spécialités internationales. Pour ceux qui préfèrent rester sur le campus, l’ENS dispose également d’une cafétéria offrant des repas équilibrés et des snacks.

Cette pause déjeuner est également l’occasion pour les participants de se détendre et de recharger leurs batteries avant d’aborder les sessions de l’après-midi. Les discussions informelles qui se déroulent pendant ce temps peuvent souvent mener à des collaborations fructueuses et à des échanges d’idées novateurs, contribuant à la richesse intellectuelle de la journée.

13h30 : Intervention de Sophie Cachera (ENS) – Révolutionnez les savoirs : situez-les !

L’intervention de Sophie Cachera, intitulée « Révolutionnez les savoirs : situez-les ! », a mis en lumière l’importance cruciale de situer les savoirs dans leur contexte social et historique pour transformer notre compréhension et notre production de connaissances. Cachera a souligné que les savoirs ne sont jamais neutres; ils sont toujours influencés par les dynamiques sociales, politiques et culturelles de leur époque.

Elle a expliqué que situer les savoirs signifie reconnaître les conditions spécifiques de leur émergence et les relations de pouvoir qui les sous-tendent. Par exemple, les connaissances scientifiques développées au cours de périodes coloniales ne peuvent être pleinement comprises sans tenir compte des contextes impérialistes qui les ont façonnées. Selon Cachera, cette prise de conscience est essentielle pour déconstruire les biais implicites et explicites présents dans les savoirs traditionnels.

En situant les savoirs, nous pouvons également mieux comprendre les interactions complexes entre les différentes disciplines. Cachera a illustré cela en montrant comment les avancées en sciences humaines peuvent éclairer les découvertes en sciences naturelles, et vice versa. Cette approche interdisciplinaire permet de créer des savoirs plus riches et plus nuancés, capables de répondre aux défis contemporains de manière holistique.

Cachera a abordé la dimension éthique de la production des savoirs. En reconnaissant les contextes historiques et sociaux, les chercheurs peuvent adopter une posture plus réflexive et responsable. Ils peuvent ainsi éviter de reproduire des schémas d’injustice ou de marginalisation et contribuer à une science plus inclusive et équitable.

 

14h30 : Intervention d’Adèle Yon (ENS) – Mon vrai nom est Elisabeth. Matériaux réunis par une enquête.

Adèle Yon, chercheuse à l’École Normale Supérieure (ENS), a présenté son projet intitulé « Mon vrai nom est Elisabeth. Matériaux réunis par une enquête. » Ce projet intriguant s’articule autour d’une enquête minutieuse visant à rassembler divers matériaux pour reconstituer et interpréter des histoires personnelles et historiques. Adèle Yon se plonge dans un processus rigoureux où chaque élément collecté contribue à la compréhension globale de l’histoire d’Elisabeth.

Le processus d’enquête initié par Adèle Yon repose sur une méthodologie rigoureuse. Elle utilise diverses sources, telles que des archives, des témoignages oraux, des documents personnels et des artefacts pour reconstituer le passé. Chaque pièce recueillie est analysée avec soin pour en extraire des informations pertinentes qui peuvent éclairer des aspects méconnus de la vie d’Elisabeth. La collecte de matériaux n’est pas seulement une question d’accumulation de données, mais aussi d’interprétation et de mise en contexte.

Adèle Yon met en lumière l’importance de la contextualisation dans son projet. Chaque matériau est replacé dans son cadre historique et personnel pour mieux comprendre les motivations et les actions d’Elisabeth. Cette approche permet de dévoiler des récits cachés et des perspectives souvent négligées dans les archives traditionnelles. Le projet vise ainsi à offrir une vision plus nuancée et complète de l’histoire d’Elisabeth, en tenant compte de ses multiples facettes et dimensions.

En reconstituant ces histoires, Adèle Yon ne se contente pas de présenter des faits bruts. Son travail intègre également une dimension narrative, rendant l’histoire d’Elisabeth accessible et engageante pour un public plus large. Le projet « Mon vrai nom est Elisabeth » est donc un exemple frappant de la manière dont une enquête bien menée peut transformer notre compréhension des histoires personnelles et historiques.

Des perspectives

La journée doctorale SACRe à l’ENS a été marquée par des échanges fructueux et des interventions enrichissantes, mettant en lumière l’importance de la collaboration interdisciplinaire. Les participants ont eu l’occasion de partager leurs recherches et d’explorer des synergies potentielles, renforçant ainsi le réseau académique et professionnel des doctorants. Les discussions ont souligné l’impact positif de la diversité des disciplines réunies sous l’égide de SACRe.

Les perspectives futures pour les Journées SACRe d’Avignon 2024 s’annoncent prometteuses. La préparation de cet événement majeur nécessite une coordination rigoureuse et une mobilisation collective. Les intervenants ont insisté sur l’importance de poursuivre les collaborations entamées et d’encourager de nouvelles initiatives interdisciplinaires. La diversité des approches méthodologiques et théoriques sera un atout majeur pour enrichir les débats et les présentations à Avignon.

La journée s’est également conclue par une réflexion sur les défis à venir et les opportunités d’innovation. Les doctorants sont invités à réfléchir à des moyens novateurs de présenter leurs travaux, en utilisant des formats interactifs et engageants. Le rôle des nouvelles technologies et des médias numériques a été également abordé, soulignant leur potentiel pour transformer les pratiques de recherche et de diffusion des connaissances.